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Rapport de l'Economic Deep Dive 2024 : hausse du coût de la vie de +46 % depuis 2017

21 Jun 2024

Au cas où tu serais passé à côté de la nouvelle, le dernier rapport en date de l’Economic Deep Dive 2024 du groupe AXYS, est venu remettre en perspective l’état de l’économie mauricienne à plusieurs niveaux. Le document est venu décortiquer le paysage économique en jetant un regard attentif sur différents éléments clés qui ont façonné l’économie de Maurice depuis les années 1980. Plusieurs enjeux nationaux tels que la sécurité alimentaire, la hausse du coût de la vie, la dépréciation de la roupie en autres, ont été abordées. Nous allons aujourd’hui nous pencher sur ces quelques thématiques citées ci-dessus afin de t’éclairer sur certains aspects qui pourraient t’intéresser.

Le panier de la ménagère en hausse

Les prix ne cessent de grimper sur les étagères. En effet, la hausse du coût de la vie est un sujet qui nous concerne tous. L’augmentation du prix des commodités base préoccupe de plus en plus les ménages, indistinctement. Une préoccupation qui touche diverses couches sociales du pays, autant les milieux sociaux favorisés, que ceux à faibles revenus. Au cours des dernières années, les dépenses mensuelles des ménages n’ont fait que grimper. Selon le rapport de l’Economic Deep Dive 2024, la hausse s’apparente à +46 % depuis 2017, pour atteindre Rs41 870. Cette augmentation s’explique en partie par la dépréciation de la monnaie vis à vis des pays importateurs. D’autre part la dépendance de Maurice aux importations et l’augmentation des prix des matières premières n’est pas à écarté. Un rappel à l’ordre qui souligne l’importance de mettre en place des stratégies efficaces pour mitiger l’impact de ces facteurs sur la population et de maintenir un niveau de vie décent pour tous.

La sécurité alimentaire

La sécurité alimentaire constitue un enjeu crucial, comme le révèle l’Economic Deep Dive 2024 sur le budget des ménages. D’autant qu’approximativement 17 % de la population vit en situation de précarité. Selon les données compilées dans le rapport, les dépenses consacrées à la « nourriture et aux boissons non alcoolisées » représentent environ 25 % des dépenses d'un ménage. Un chiffre révélateur qui vient mettre en lumière le contexte local. D’emblée, l’augmentation des prix des matières premières a un impact direct sur le coût de la vie, en particulier quand il s’agit des importations alimentaires. En parallèle, les défis de développement agricole se font sentir. Depuis 2019, l’importation de denrées alimentaires et d'animaux vivants a pris l’ascenseur par plus de 51 %.

Salaire v/s Pouvoir d’achats

L’écart se creuse entre le pouvoir d'achat de Mauriciens et les salaires. Selon l’analyse d’AXYS, près de 30 % de la population active, soit 124 153 personnes sur un total de 434 100, touche entre Rs 25 001 à Rs 50 000 par mois. Un chiffre qui représente un Mauricien sur trois. Avant l’introduction, du salaire minimum en début d'année 2023, 45,6 % des employés touchaient un salaire mensuel inférieur à Rs20 000. Des données qui mettent en lumière les défis auxquels sont confrontés une partie de la population. D'où la raison de l’introduction du salaire minimum garantie à Rs20 000 par le GM. Une décision prise en consultation avec les syndicalistes et le patronat afin de réduire les inégalités. Les statistiques indiquent également qu'en 2023, le salaire moyen s'élevait à Rs29 800, comparativement à Rs20 200 en 2016.

L’économie bleue

L’économie bleue, serait-elle un secteur prometteur qui pourrait réduire les inégalités en matière de sécurité alimentaire ? Une question qui restera en suspens jusqu’à ce que des développements concrets surgissent. Vu le nombre d’argent injecté dans l’importation de poisson, ce secteur d’activité pourrait être un catalyseur pour le pays. Pour AXYS, le potentiel qu'offrent les ressources marines de Maurice, avec sa Zone Économique Exclusive (ZEE) couvrant près de 2,3 millions de kilomètres carrés serait non négligeable. Ce secteur d’activité pourrait, en effet, apporter de nombreuses opportunités considérables pour le développement économique du pays. Cependant, l’Economic Deep Dive 2024 note que malgré un potentiel immense, les efforts déployés pour exploiter ces ressources restent en question. Les importations de poissons s'élèvent à 13 milliards de roupies, parallèlement à des exportations de 16 milliards de roupies, établissent une nette disparité de 3 milliards de roupies