Masha'ael Peerbux : « Beaucoup de personnes disent que manger bien et prendre soin de sa santé ça coûte cher, je trouve que c'est l'inverse ! »
La hausse du coût de la vie, une préoccupation majeure pour 44% des Mauriciens
Savais-tu que la principale préoccupation des Mauriciens reste la hausse du coût de la vie ? Cette conclusion provient d’un sondage récent mené par Afrobarometer. Pour les besoins de cette enquête, environ 1 200 Mauriciens ont été interrogés entre le 24 avril et le 11 mai 2023.
Les résultats démontrent que pas moins de 44% d'entre eux considèrent cette question comme une problématique majeure. Ce phénomène est attribuable à plusieurs facteurs : l’augmentation des coûts d’importation, la dépréciation de la roupie, et la diminution du pouvoir d'achat. Le taux d’inflation global, qui a atteint 7,0 % en 2023 contre 10,8 % en 2022 selon le bureau des statistiques, reflète cette montée des prix et ses impacts sur le budget des ménages.
Malgré les plans d'aide et les subventions mises en place par le gouvernement pour atténuer la montée des prix, les Mauriciens estiment que la situation reste préoccupante. Le 30 juillet dernier, la ministre du Commerce, Dorine Chukowry, a abordé la situation au parlement, précisant que le gouvernement a investi Rs 4,6 milliards en subventions pour des produits essentiels tels que la farine, le riz et le pain.
Et si les prix ne cessent d’augmenter, les préoccupations environnementales, elles, persistent. Cependant, un paradoxe persiste : alors que les préoccupations économiques s'intensifient, le gaspillage alimentaire continue de croître, notamment au sein des ménages. Selon Statistics Mauritius, les déchets solides ont significativement augmenté, avec la décharge de Mare Chicose enregistrant 541 141 tonnes de déchets en 2023.
En parallèle, un rapport de l'Organisation des Nations Unies publié pour la Journée internationale du zéro déchet révèle qu'en 2022, les ménages du monde entier ont gaspillé plus d'un milliard de repas par jour, alors que 783 millions de personnes souffraient de la faim et qu'un tiers de l'humanité faisait face à l'insécurité alimentaire. Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), a noté que le gaspillage alimentaire constitue une tragédie mondiale, entraînant des souffrances pour des millions de personnes. Au total, 1,05 milliard de tonnes de déchets alimentaires, soit environ 132 kilogrammes par habitant, ont été générés, représentant près d'un cinquième des aliments destinés aux consommateurs. Parmi ces gaspillages, 60 % ont eu lieu au niveau des ménages, contre 28 % dans les services alimentaires.
Ce constat met en lumière un défi crucial : comment aborder le gaspillage alimentaire tout en tenant compte des préoccupations croissantes liées à l’inflation et à la pauvreté. Il est important de réfléchir à des solutions permettant aux ménages de prendre conscience de leur rôle dans ce gaspillage et d’adopter des comportements plus responsables, afin de concilier les impératifs économiques et écologiques.
Ces données ne sont pas seulement des statisques, mais reflètent une réalité qui appelle à l'action et à la prise de conscience. Face aux défis économiques et environnementaux auxquels Maurice est confronté, il est clair que la hausse du coût de la vie et le gaspillage alimentaire sont des enjeux majeurs. Cette prise de conscience collective devrait nous inciter à revoir nos habitudes de consommation et à explorer des solutions innovantes pour une société plus durable. En adoptant des comportements plus responsables, nous pouvons transformer ces défis en une opportunité de construire une communauté plus résiliente et respectueuse de l'environnement.